mercredi 31 mai 2006 (Reuters - 14:17)
par Toshi Maeda
TOKYO - Si le sourire de Mona Lisa reste un mystère, il est désormais possible d'avoir un aperçu de ce qu'a pu être sa voix, grâce à un expert japonais en acoustique.
Le Dr Matsumi Suzuki, plus connu pour ses compétences dans le cadre d'enquêtes criminelles, a mesuré le visage et les mains de Mona Lisa sur le célèbre tableau de Léonard de Vinci. Il a ainsi estimé sa taille à 1m68 et réalisé une modélisation de son crâne.
"Une fois ces données recueillies, nous pouvons créer une voix très similaire à celle de la personne concernée", a déclaré Suzuki à Reuters lors d'une interview. "Nous avons recréé les voix de nombreuses personnes célèbres qui étaient très ressemblantes à la réalité et qui ont été utilisées pour des doublages de films".
Chaque individu possède sa propre empreinte vocale, qui est unique. Suzuki pense avoir réussi à reconstituer à 90% celle de Mona Lisa.
"Je suis Mona Lisa. Ma véritable identité est entourée de mystère", fait-il dire à la Joconde sur le site internet (http://promotion.msn.co.jp/davinci/voice.htm).
VOIX BASSE ET GAMMES MEDIUM
"Dans le cas de Mona Lisa, la partie inférieure de son visage est assez large et son menton pointu", a expliqué Suzuki. "Ce volume se traduit par une voix assez basse, et un menton pointu ajoute des tons dans les gammes medium".
Les scientifiques ont ensuite fait appel à une femme italienne pour l'intonation. "On a essayé de la faire parler japonais mais ça ne collait pas à l'image", a expliqué Suzuki. "Il a ensuite fallu penser à ce qu'on allait lui faire dire."
Les experts sont en désaccord quant à la personne représentée sur ce portrait exécuté vers 1503-1507. Il s'agirait de la Florentine Mona Lisa, épouse d'un certain Francesco del Giocondo. Mais certains pensent qu'il s'agit de Leonard de Vinci lui-même ou de sa mère.
L'équipe du Dr Suzuki a également essayé de recréer la voix du peintre à temps pour la sortie du film "Da Vinci Code". Mais Suzuki a expliqué que la voix obtenue manquait de précision parce qu'il avait dû travailler à partir d'autoportraits sur lesquels le peintre porte une barbe, masquant de fait la forme de son visage.
Suzuki a plusieurs fois mis ses talents au service de la police. Dans une enquête criminelle, il est ainsi parvenu à déterminer à dix ans près l'âge d'un suspect à partir d'un enregistrement de sa voix.